Des juristes africains aux stages de formation à Rome : “Droit égal développement”

Idées, participation et appels lors de la cérémonie d’ouverture au siège d’Unidroit

La transparence, la compatibilité et la fiabilité des systèmes juridiques sont décisives pour favoriser l’investissement et la croissance partagée : ce thème est au centre d’un stage de formation organisé par Unidroit, l’Institut international pour l’unification du droit privé, à l’intention de 22 juristes de 17 pays africains.

TROIS SEMAINES AU SIÈGE DE LA VILLA ALDOBRANDINI

On en parle au siège de l’organisation multilatérale, fondée à Rome en 1926, à Via Panisperna, à la Villa Aldobrandini. “Nous espérons que les participants pourront s’approprier tous les outils, recevoir des informations utiles et en même temps les partager avec nous”, souligne Ignacio Tirado, Secrétaire Général d’Unidroit, suite au discours de la Présidente Maria Chiara Malaguti.

C’est la journée de lancement de la deuxième édition du Programme international pour le droit et le développement, une initiative destinée aux juges, aux juristes d’État et aux rédacteurs de lois des pays africains.

QUATRE PAYS MEMBRES AFRICAINS

“Nous voulons établir des liens avec ceux qui viennent ici et avec leurs pays, en les convainquant que notre cause est aussi la leur”, poursuit M. Tirado. “L’Afrique est stratégique pour nous pour plusieurs raisons : nos 65 États membres représentent 90 % du Produit intérieur brut mondial, mais seulement quatre d’entre eux sont originaires du continent”. L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et la Tunisie sont déjà membres d’Unidroit.

ATTENTES DES PARTICIPANTS

Dans la salle, pour l’ouverture des cours en présentiel, il y a cependant des participants d’Algérie et de Tanzanie, de Zambie et de Somalie, du Malawi et du Ghana. Devisha Vythelingum est avocat à Maurice : “Malheureusement, mon pays n’est pas encore membre d’Unidroit, mais lorsque je retournerai à Port Louis, j’essaierai de partager mon expérience autant que possible pour essayer d’encourager l’adhésion”. Mohamed Dielo, quant à lui, est Vice-président du Tribunal de grande instance de Ouahigouya, dans le nord du Burkina Faso. “Juger est aussi difficile parce que dans certains cas, la loi nationale n’est pas précise”, explique le magistrat à l’agence Dire. Toutefois, les principes d’Unidroit peuvent constituer une référence utile”.

CE QUE SIGNIFIE LE “PLAN MATTEI”

Le droit international privé est un outil qui peut “prévenir les problèmes” tout en “garantissant des conditions de concurrence équitables entre les parties”, déclare Marco Giungi, chef de l’unité “Stratégies et processus multilatéraux mondiaux” au ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Le diplomate a lu un message du Vice-ministre Edmondo Cirielli, citant le “Plan Mattei” annoncé par le Gouvernement italien et rappelant que “ce qui se passe en Afrique a des conséquences directes en Europe et vice-versa”. Un point également souligné par certains des Ambassadeurs, plus d’une vingtaine, présents lors de la cérémonie à la Villa Aldobrandini. “L’unification du droit international est importante avant tout pour les investissements”, selon Naser Al Belooshi, représentant du Bahreïn en Italie.

DÉFINIR LES RÈGLES, PAS SEULEMENT LES SUIVRE

Makane Moise Mbengue, Professeur de droit international à la Faculté de droit de l’Université de Genève, a ensuite donné son point de vue dans un discours vidéo avec Rome.

Nous devons être ceux qui élaborent les règles et pas seulement ceux qui les suivent, a déclaré le conférencier, qui appelle à un échange mutuellement bénéfique en apportant une perspective subsaharienne et panafricaniste. “L’Afrique doit construire des ponts avec ce qui a été fait au niveau mondial”, souligne M. Mbengue : “Plus il y aura de pays qui rejoindront Unidroit, mieux ce sera”.

Pour l’article original en italien et la vidéo de l’agence de presse DIRE, cliquer ici


		
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